Du 27 au 31 octobre 2025, N’Djaména accueille un atelier régional consacré à l’harmonisation statistique au sein de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).

Organisée dans le cadre du Projet PHASAOC, cette initiative conjointe des Commissions de la CEMAC et de l’UEMOA bénéficie de l’appui de la Banque mondiale. La cérémonie d’ouverture dudit atelier, a été présidée par M. Ali Djadda Kampard, Secrétaire d’État aux Finances et au Budget, représentant le ministre d’État, ministre des Finances, du Budget, de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale, M. Tahir Hamid Nguilin.

L’objectif principal de cet atelier est de former les instituts nationaux de statistique (INS) des pays membres de la CEMAC à l’utilisation d’un outil innovant de gestion et de traitement d’images, conçu par l’Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques (INSEED) du Tchad. Ce logiciel permet de convertir les mesures locales de produits, souvent exprimées en unités non standards, en unités conventionnelles. Cette conversion est essentielle pour garantir la comparabilité des données de consommation alimentaire entre les pays et améliorer la précision des indicateurs de pauvreté.

Durant cinq jours, une cinquantaine de participants venus du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad, accompagnés d’experts de l’UEMOA, d’AFRISTAT et de la Banque mondiale, travailleront à maîtriser cet outil et à élaborer une méthodologie commune pour le traitement des images et le calcul des facteurs de conversion.

Dans son discours d’ouverture, M. Ali Djadda Kampard a souligné l’importance stratégique de l’Enquête Harmonisée sur les Conditions de Vie des Ménages (EHCVM), qui s’inscrit pleinement dans les objectifs du Plan national de développement « Tchad Connexion 2030 ». Il a insisté sur le rôle fondamental d’une base statistique harmonisée et fiable pour consolider l’intégration régionale au sein de la CEMAC. Le Secrétaire d’État a également salué l’engagement des partenaires techniques et financiers, notamment la Banque mondiale, dont l’appui méthodologique et financier permet aux pays de la sous-région de franchir un cap décisif dans la modernisation de leurs systèmes statistiques.

Le Directeur général de l’INSEED et Coordonnateur national du PHASAOC, M. Tom Chérif Bilio, a exprimé sa fierté de voir le Tchad accueillir ce rendez-vous technique et stratégique. Il a présenté l’outil développé par son institution comme « une avancée majeure vers une production statistique plus fiable, harmonisée et adaptée aux réalités locales ». Capable de traiter automatiquement les images des unités non standards, ce logiciel suscite un vif intérêt dans la sous-région, notamment pour sa capacité à générer rapidement des catalogues de référence. M. Tom Chérif Bilio, a encouragé les participants à s’approprier l’outil et à contribuer activement à l’élaboration d’une méthodologie commune, gage de cohérence et de comparabilité des données.

Au nom de la Commission de la CEMAC, le Directeur de la Statistique, représentant le Commissaire Nicolas Beyeme Nguema, a salué « le partenariat fécond avec la Banque mondiale » et a salué les avancées du projet HISWACA. Il a indiqué que « le taux de décaissement du projet régional atteint aujourd’hui 41,6 %, preuve de la montée en puissance de la coopération régionale dans le domaine statistique ».  M. Farouk Mollah Banna, Représentant résident de la Banque mondiale au Tchad, a exprimé sa satisfaction quant aux progrès réalisés par les pays de la sous-région. Il a félicité les équipes tchadiennes pour leur leadership technique et leur capacité d’innovation. « Votre rôle, Mesdames et Messieurs les experts, est déterminant : vous êtes les garants de la rigueur méthodologique et de la crédibilité des données sur lesquelles reposent les politiques publiques », a-t-il déclaré.

La problématique du traitement des données du volet Unités non standards (NSU) dans les enquêtes harmonisées sur les conditions de vie des ménages (EHCVM) sera au centre des préoccupations. Dans de nombreux pays africains, les produits alimentaires sont mesurés à l’aide de contenants locaux dont les volumes varient considérablement. Cette variabilité complique la collecte de données fiables et comparables. L’outil développé par l’INSEED permet de surmonter cette difficulté en automatisant le traitement des images et en facilitant la conversion des mesures locales en unités standardisées. Il constitue ainsi un atout pour améliorer la qualité des statistiques de consommation et, par ricochet, la précision des indicateurs de pauvreté.

Au cours de cet atelier, les participants échangeront sur les meilleures pratiques et travailleront à l’élaboration d’une méthodologie commune pour le traitement des images et le calcul des facteurs de conversion. Cette démarche vise à renforcer la cohérence des enquêtes menées dans les différents pays et à faciliter l’exploitation régionale des données.